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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 12:38

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Je consacre un article à une information relayée trop rapidement,à mon avis: Le 28 juin dernier, le parlement a adopté la loi Paul Blanc, dont l'objectif principal est d'améliorer les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

  Néanmoins, elle vise à assouplir les exigences d'une précédente législation de 2005 qui projetait d'instaurer un taux d'accessibilité des bâtiments neufs aux personnes handicapés de 100%, d'ici 2015. La tâche pouvait paraitre immense car seuls 15% de ces nouvelles infrastructures répondaient aux normes imposées, en 2010.

 

 Ces dernières années, quelques progrès avaient en revanche été constatés en la matière: augmentation des inscriptions d'enfants handicapés scolarisés (entre 2005 et 2010, passant de 151 523 élèves à  plus de 200 000), aménagements et nouveaux droits au sein de certaines structures comme à la SNCF, puis revalorisation de l'allocation adulte handicapé cette année.

 

En parallèle, des mesures contradictoires à de telles avancées se sont édictées: suppressions des auxiliaires de vie scolaires qui subissaient déjà l'inconformité de statuts instables, chômage deux fois plus élévé chez les personnes handicapés que pour la normale, avec des quotas de recrutement non respectés par les entreprises (6% selon la loi, 4% en pratique), préférant s'acquitter d'amendes.

 

Et enfin aujourd'hui, les articles 14 et 14 bis de cette loi, mentionnant que « des mesures de substitution peuvent être prises afin de répondre aux exigences de mise en accessibilité. »

La consécration de dérogations au principe d'accessibilité universel est un véritable recul. Une mobilisation s'est vite mise en forme et il existe désormais une pétition en ligne, que je vous invite à signer.

 

Ce passage du texte parait choquant, car l'intérêt économique (et politique) prime une fois de plus sur l'intégration sociale de 8 à 12% de la population française. La vie en fauteuil roulant se heurte à de nombreuses difficultés favorisant l'exclusion. A l'heure actuelle, une polémique éclaterai si, à cause de ses origines ethniques, ses opinions religieuses ou sexuelles, on prohibait l'accès d'un lieu à une communauté. Pourtant, en empêchant cette catégorie de la population d'entrer ou d'aller quelque part, c'est une véritable discrimination envers les personnes à mobilité réduite qui se met en place, un frein à l'autonomie et à la dignité.

Par conséquent, l'indifférence générale de la société face à cela entraine une sorte de ségrégation aussi intolérable

que le racisme ou l'homophobie.

 

Vendredi 29 juillet: Le conseil constitutionnel censure l'article de la loi concernant les dérogations.

Une reconnaissance dans cette bataille inachevée.

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Source image et chiffres: rue89 et  le monde.

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 20:33

 

handicap.jpg

 

 

Cet article n'est pas une protestation contre les personnes qui stationnent sur les places réservées aux titulaires de la carte d'invalidité. Il serait plutôt une dénonciation des comportements de ceux qui veulent protester contre cela.

En effet, comme beaucoup de cardiaques congénitaux, je bénéficie du macaron bleu. Hélas, je ne suis pas la seule à renoncer au droit de me garer plus près de l'entrée.

 

Systématiquement, nous sommes dévisagés, occasionnellement accostés et parfois agressés. Nos opposants sont des victimes de l'amalgame existant entre handicap et immobilité. Ces places sont marquées d'un pictogramme illustrant un individu en fauteuil roulant et véhiculent une image fausse de l'invalidité. Ils se veulent défenseurs d'une catégorie de la population qui leur est étrangère.

 

On nous a déjà accusé d'incivilité, illégitimité ou de vol de carte de stationnement. On a quelquefois attendu que nous entrions dans le supermarché pour laisser un mot sur le pare-brise ou on nous a attaqués avant même que le contact soit éteint.

 

Doit- on se justifier? Doit on apprendre aux gens qu'on peut paraître en bonne santé et ne pas l'être, qu'on peut être jeune mais extrêmement fatigable? Doit on les mépriser tel qu'ils le font ou les ignorer? 

 

Il m'est impossible de comprendre ces attitudes écœurantes. Obstination de justice aussi absurde qu' éphémère, curiosité malsaine, manque de piment dans une existence livide, volonté d'exécuter une bonne action... 

Les auteurs de ces pratiques ne peuvent, eux non plus, comprendre ce que nous ressentons lorsqu'ils nous désignent coupables d'une infraction que nous n'avons pas commise. Surtout, ils sont incapables de soupçonner l'étendue de nos vécus. Leur conduite dévoile la petitesse de leurs problèmes face aux nôtres.

 

Les places bleues nous sont offertes afin de réduire nos efforts mais de tels agissements nous épuisent davantage. Nous devons concentrer le peu de forces que nous possédons afin de riposter et même de supporter les incessantes offensives.

Jouer le rôle d'une pervenche n'a rien d'enrichissant, bien au contraire, cause beaucoup de tort. L'étroitesse d'esprit des humains se heurte fréquemment à l'infime. L'acharnement de la tolérance engendre l'intolérance, de même que le rejet du marginalisme entraine le refus de ce droit.

 

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