Je consacre un article à une information relayée trop rapidement,à mon avis: Le 28 juin dernier, le parlement a adopté la loi Paul Blanc, dont l'objectif principal est d'améliorer les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).
Néanmoins, elle vise à assouplir les exigences d'une précédente législation de 2005 qui projetait d'instaurer un taux d'accessibilité des bâtiments neufs aux personnes handicapés de 100%, d'ici 2015. La tâche pouvait paraitre immense car seuls 15% de ces nouvelles infrastructures répondaient aux normes imposées, en 2010.
Ces dernières années, quelques progrès avaient en revanche été constatés en la matière: augmentation des inscriptions d'enfants handicapés scolarisés (entre 2005 et 2010, passant de 151 523 élèves à plus de 200 000), aménagements et nouveaux droits au sein de certaines structures comme à la SNCF, puis revalorisation de l'allocation adulte handicapé cette année.
En parallèle, des mesures contradictoires à de telles avancées se sont édictées: suppressions des auxiliaires de vie scolaires qui subissaient déjà l'inconformité de statuts instables, chômage deux fois plus élévé chez les personnes handicapés que pour la normale, avec des quotas de recrutement non respectés par les entreprises (6% selon la loi, 4% en pratique), préférant s'acquitter d'amendes.
Et enfin aujourd'hui, les articles 14 et 14 bis de cette loi, mentionnant que « des mesures de substitution peuvent être prises afin de répondre aux exigences de mise en accessibilité. »
La consécration de dérogations au principe d'accessibilité universel est un véritable recul. Une mobilisation s'est vite mise en forme et il existe désormais une pétition en ligne, que je vous invite à signer.
Ce passage du texte parait choquant, car l'intérêt économique (et politique) prime une fois de plus sur l'intégration sociale de 8 à 12% de la population française. La vie en fauteuil roulant se heurte à de nombreuses difficultés favorisant l'exclusion. A l'heure actuelle, une polémique éclaterai si, à cause de ses origines ethniques, ses opinions religieuses ou sexuelles, on prohibait l'accès d'un lieu à une communauté. Pourtant, en empêchant cette catégorie de la population d'entrer ou d'aller quelque part, c'est une véritable discrimination envers les personnes à mobilité réduite qui se met en place, un frein à l'autonomie et à la dignité.
Par conséquent, l'indifférence générale de la société face à cela entraine une sorte de ségrégation aussi intolérable
que le racisme ou l'homophobie.
Vendredi 29 juillet: Le conseil constitutionnel censure l'article de la loi concernant les dérogations.
Une reconnaissance dans cette bataille inachevée.
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