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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 11:11

Il ne s'achève pas une journée sans qu'elle s'accroche à nos pieds. Cette grande lamentation rend las les interlocuteurs de ces victimes. À en croire la contagion des bâillements, la fatigue devient un véritable fléau.

Elle est l'excuse à nos débordements, la justification de nos égarements. Les oublis, mépris et maladies se défendent par l'asthénie. Sur l'autoroute, elle se conduit en criminelle, alors qu'elle est un frein à nos déroutes quotidiennes.   hopital

 

Constituée ennemie publique, on tente d'assassiner la fatigue par des boissons énenergisantes ou pilules revigorantes. Carlorsqu'on se situe au coeur d'une vie à cent à l'heure, être bousculé par l'affaiblissement consacre une patente perte de temps. Pourtant, absorber l'épuisement s'assimile à renier son propre métabolisme.      

 

L'alanguissement, aussi désagréable soit-il, déclenche l'alarme anatomique. Les paupières se fermant au basculement de la tête en avant, les douleurs dans le dos et le grisonnement de notre humeur annoncent la fin de la vitalité intérieure.  

Nous sommes capables de détester la fatigue sans même l'écouter. Dans notre langue, la description de cette situation s'assimile au champ lexical du décès :"Creuvée, abatue, claquée, vidée... Bref, je suis à bout".  

Si nous nous sentons assommés, c'est au contraire pour ne pas sombrer. Grace au lien existant entre la fausse force intellectuel et le surmenage corporel.  

 

Plus qu'un état d'esprit, la fatigue est une habituée des coeurs meurtris. Elle apparait bien plus vite et souvent chez nous, parfois accompagnée de la cyanose ou de la froideur. Intensément ressentie, nos rapports en sont privilégiés. Au final, on ne peut plus s'en passer, sous un air de camé, mais simplement fatigué, nous sommes guidés par l'abstraction sensitive.

En sa présence, plus rien n'existe. La notion d'importance s'abandonne à l'effacement de la patience. Les sentiments se desistent un à un, puis le monde auquel nous appartenons devient un spectacle incompréhensible.

L'inhibition sensorielle renforce alors l'expression du dépérissement. Par cet adynamique recul, la machine imaginative s'enclenche. C'est en effet dans l'essoufflement que se lotit la plus grande force de l'esprit :l'inspiration.

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commentaires

S
Un passage sur ton site... Comment te sens-tu ? J'aime toujours autant tes lignes et la dernière de ce texte parle haut et fort. Je constate que tu n'as pas écrit depuis un bon moment. Que nous<br /> dis-tu encore aujourd'hui d'inoubliable ? Bien amicalement, Sylvie
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